| MARTYRE DU CHRIST - LA VIERGE ET MARIE MADELEINE EPLOREES - HST ECOLE 17ème |
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Tableau d'école française ou italienne, peint à l'huile sur toile, figurant une crucifixion janséniste, après 1640. Période entre le milieu du 17ème et le début du 18ème. Encadrement en bois mouluré doré d'époque Louis XVI. La scène représente le Christ en croix, les bras presque dans l'axe du corps, une des caractéristiques de la crucifixion janséniste. Le jansénisme est une tendance religieuse développée après la publication de l'Augustinus, par Cornélius Jansen, en 1641. Pour Augustin, un des quatre pères de l'église occidentale, la salvation de notre âme ne peut réussir sans le concours de la grâce divine, et notre seule volonté ne saurait suffire. Nous trouvons dans ses Confessions, une de ses plus célèbres formules : "Tu autem eras interior intimo meo et superior sumno meo". La figuration du Christ répond à la dramaturgie de l'époque baroque. Loin de tout hiératisme et symétrisme, le corps du Christ est montré déhanché, la jambe droite légèrement pliée, les pieds non joints. Le visage se présente sous un léger profil, levé et tourné à droite vers Dieu le Père, qu'il questionne, les yeux ouverts à demi révulsés, et la bouche entrouverte. La carnation blanchâtre aux ombrages nuancés grisâtres, blancheur sur laquelle se répand le sang des plaies, annonce le trépas du Christ. Le périzonium, vaporeux, ne recouvre que le côté latéral gauche du corps. Il flotte au vent, largement déporté. L'assymétrie dans la position et la gestuelle tourmentée du Christ est accentuée par le positionnement du peintre, décentrée par rapport à son sujet. La croix est d'ailleurs peinte de profil. |
Cette dramatugie baroque ne saurait cependant aller jusqu'à représenter un Christ décharné et contorsionné de douleur. L'affliction est esthétisée, et le personnage dégage beaucoup de sensualité. Au premier plan, agenouillée les bras grands ouvert, Marie Madeleine occupe la position principale, reconnaissable à sa longue chevelure et à son corsage échancré. Elle tient un récipient pour recueillir le sang du Christ. Elle montre une attitude éplorée dans une gestuelle baroque mouvementée, prête à recevoir le sang du Christ. Sur le bord gauche du tableau, la vierge Marie est au pemier plan, toute drapée de bleu, son visage blafard empli de tristesse. Il évoque un masque mortuaire. La Vierge est assise à même le sol, presque allongée, le visage penché retombant sur sa poitrine dans une expression de grande lassitude. Saint-Jean le Baptiste, que l'on reconnaît à son visage imberbe, se tient tout près d'elle pour la consoler. Il a le regard détourné de la croix. Enfin, émergeant sur un fond sombre, un saint (non identifié), debout et vêtu d'un toge brune, regarde le Christ, les mains jointes en prière. Le tableau est en bon état, avec des craquelures, sans déchirures ni sautes de pigment. Le pigment est bien adhérent. On remarque queques petites granulosités dans une petite zone près de la tête de Saint-Jean-Baptiste. A l'arrière, une petite pièce de toile a été collée, d'une restauration ancienne devant remonter au 19ème. Il n'y a pas eu de rentoilage. Le cadre, d'époque postérieure, fin 18ème, est en bon état. Dimension de la toile hors cadre : 82,5 cm sur 65,5 Dimension totale, cadre compris: 92 cm sur 76 |
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